La Paz
Et oui nous sommes arrivés dans une ville morte, même notre hôtel semblait fermé, après plusieurs tentatives, le propriétaire nous a reçu et nous a indiqué la seule pizzeria ouverte pour nous restaurer.
Le lendemain nous avons découvert que nous étions dans une rue du marché indien, très bruyant la journée mais calme la nuit. Nous étions presque dans une rue de Bangkok grouillante.
La première journée a été blanche, Marie Hélène l'a passée au lit, problèmes intestinaux, altitude, fatigue mais nous avons notre pharmacie ambulante, la journée suivante nous partions donc à la découverte de cette capitale, la plus haute du monde, entre 3200 et 4000 mètres, entourée de pics de plus de 5000 mètres et à proximité de la cordillère Royale qui fait rêver Fabrice. Le centre est au creux de ce chaudron.
C'est une ville où il faut toujours monter ou descendre, la circulation y est infernale, les maisons en briques couvrent les flancs montagneux, vous l'avez compris cette ville n'a pas de charme particulier mais elle ne laisse pas indifférent, Fabrice s'y plaît bien, Marie Hélène un peu moins. Toutefois nous avons, tous les 2, aimé l'église San Francisco, un bel édifice colonial au centre de la vie de La Paz. Tout le monde commente et écoute avec ferveur le discours du président Evo Morales, premier président Indien d'Amérique du sud, qui a redonné les terres aux Indiens, qui a reconnu les différentes ethnies qui composent la Bolivie, qui a nationalisé les compagnies étrangères qui exploitent les richesses minières de Bolivie et qui actuellement discute avec la présidente du Chili pour réclamer un accès à la mer, perdu lors de la guerre avec le Chili au 19ème siècle.
Mais l'intérêt de La Paz réside surtout dans ses habitants, ses marchés (le plus insolite celui des sorcières qui vendent des fétus de lama pour qu'ils soient enterrés dans les fondations des maisons) et ses points de vue depuis les téléphériques qui font le tour de la ville et ses environs.
Depuis La Paz, nous sommes partis à la découverte de la cité d'or de la civilisation Tiwanaku ; Cet empire qui précéda les Incas a régné sur un territoire allant de la Bolivie jusqu'au Pérou. Nous attendions beaucoup de la visite de ces ruines qui ont inspiré Hergé dans l'écriture de Tintin et le Temple du Soleil, et bien nous avons été un peu déçus car le site n'est pas mis en valeur comme ceux des Mayas au Mexique ou au Guatemala. Il nous a fallu de l'imagination pour comprendre l'organisation de la cité, l'espace représentant le ciel, délimité par les murs d'une rectitude parfaite recouverts d'or à l'origine, le temple souterrain enfoui à 2 mètres avec ses 172 têtes sculptées et faisant référence au monde des morts et des êtres à venir et enfin l'espace de vie.
Nous retiendrons surtout les magnifiques monolithes d'un notable, d'un prêtre et le clou du musée, Bennett, du nom de son découvreur, l'immense monolithe de la Pachamama (la Terre Mère). Sur ces monolithes ainsi que sur la fameuse porte du soleil sont magnifiquement sculptés les symboles du ciel, les condors, de la terre, les pumas, du monde souterrain, les serpents.
Après cette ballade vers le passé, nous avons pris de la hauteur en nous rapprochant au plus près de la cordillère Royale, nous sommes montés en voiture puis à pied, pour cause de neige, sur le sommet de Chacaltaya à 5300 mètres. Le parcours en voiture nous a donné des frissons, nous longions des falaises sur une piste étroite avec un chauffeur kamikaze, la montée à pied a ensuite été lente mais même Marie Hélène, le souffle court. y est arrivée.
Dernière excursion à La Paz, la vallée de la lune, un canyon sculpté par les eaux, une centaine de cheminées de fées et pitons, nous nous serions crus dans Brice Canyon dans l'ouest Américain.
Nous partons vers le sud de la Bolivie, direction Uyuni par un bus de nuit.